Quel est le rôle des universitaires dans les forums sociaux? – Belém – 29 janvier :

par Raphaël Canet

Le FSM évolue et reflète, d’une édition à l’autre, davantage la diversité du monde. Il n’en demeure pas moins que la composante jeune et diplômée est très majoritaire dans les FSM. Et l’édition de Belém n’y fait pas exception. On peut d’ailleurs y voir une certaine logique puisque cet autre monde à construire, à venir, sera avant tout le leur.

Comment les jeunes universitaires peuvent-ils contribuer à l’effort collectif de transformation sociale ? Tel était le thème sous-jacent de l’atelier organisé par le collectif UNIALTER sur la recherche-activiste. Ce large débat, qui a regroupé une cinquantaine de participants, fut riche de réflexions articulées autour de la nécessité de reconnaître la diversité et surtout l’équivalence des savoirs, de la multiplicité des modes d’expression et de transmission des connaissances. Comment contribuer à cette mouvance globale en favorisant la convergence des compétences, la complémentarité ? Doit-on se battre contre une institution (l’université) qui se présente comme une tour d’ivoire monopolisant le savoir, ou plutôt se servir de l’institution comme un outil permettant le partage des connaissances et la mise en œuvre de projets créatifs et formateurs à la fois pour les étudiants et la population ? Dans le cas d’université publique, comme au Brésil, les étudiants se doivent de réfléchir à la manière de permettre aussi à la société de profiter de leur savoir, puisque c’est la société qui leur permet de s’instruire.

Les chercheurs et universitaires qui participent aux forums sociaux ont cependant une responsabilité, un mandat, qui est de favoriser la diffusion des connaissances, de transmettre leur expérience acquise au sein du FSM. Les chercheurs deviennent aussi activistes en se faisant le relais des luttes et des revendications qui se manifestent durant les forums. C’est cela qui permet aux FSM d’être l’écho des luttes locales et spécifiques qui, sans cet événement majeur, tomberaient dans l’oubli. L’université est un lieu de production d’idées, et c’est dans ce domaine des idées que la mouvance altermondialiste a émergé, pour combattre la pensée unique du modèle idéologique néolibéral. L’autre monde se construit aussi en se pensant, et en premier lieu par la prise de conscience individuelle de sa capacité d’agir.

Mais dans quoi s’engager ? Tel est le second apprentissage du chercheur activiste dans un forum social : il faut choisir sa cause. Le FSM en ce sens, est un vaste espace d’opportunité puisqu’une multitude de mouvements, d’organisations et de revendications s’y expriment, constituant ainsi autant de possibilité de donner un sens à sa soif d’agir

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06

03 2009

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