Archive for the ‘Belém’Category

Jan Fabre et « L’orgie de la tolérance » : Médecin et thérapie de choc pour éradiquer la consumérite aiguë

J’ai eu la chance d’assister mardi 26 mai, en très bonne compagnie d’ailleurs, à une pièce de théâtre intitulée L’orgie de la tolérance de Jan Fabre, un artiste belge flamand aussi frondeur, provoquant et sulfureux qu’hétéroclite (metteur en scène, auteur, sculpteur, peintre…). Une recherche sur ce personnage vous donnera autant de réactions scandalisées que d’acclamations au génie. Mais son but est ailleurs. Et il l’énonce clairement lui-même : «Mon théâtre, mes dessins sont toujours une célébration de l’individu et de l’être. Pour défendre la vulnérabilité de l’humain et de son corps» (Le Devoir du 23/24 mai 2009, l’ensemble de l’article donne par ailleurs un bon aperçu de l’homme et son oeuvre). Voir cette pièce surréaliste et choquante de bout en bout, m’a inspiré ces quelques réflexions dont le partage ici est, je penses, assez pertinent. Cet article a pour but de montrer que la dénonciation du système consumériste dans lequel nous vivons se fait de manière très variée et que l’on peut apprendre et partager par tous les moyens et médias qu’ils soient académiques, culturels ou autres.


La pièce n’a pas de trame narrative au sens classique du terme. Elle est en effet est composée de plusieurs tableaux scéniques (qu’on appellerait sûrement des «sketchs» en anglais) tous plus absurdes et dérangeants les uns que les autres. De l’absurde au sens théâtral que l’on retrouve dans Ionesco ou Beckett, c’est-à-dire hautement improbable en réalité. Il est ainsi peu probable que je croise des femmes accouchant de leurs courses au dessus d’un chariot d’épicerie ou bien que je puisses participer à un concours de plaisir solitaire ou encore commencer une collection de trophées de chasse humains et avoir le plaisir de voir un Jésus rock en couverture d’un magazine de mode. Mais le dérangeant réside dans le fait que ces scènes représentent une allégorie horrifiante de notre société car tristement pertinente.

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09

06 2009

WSF : activist research, more sessions, and bus reflections (January 29, 2009)

par Josée Madéïa

After spending a surprising two hours on public transportation to travel a short way through lovely Belém to UFPA, I make my way to UNI-Alter’s workshop on activist research. The room is filled to the brim with students, most of them Québecois-es, and here, we’re talking about how to make the link between social movements and universities. Read the rest of this entry →

06

03 2009

Premières photos

Voici les premières photos du Forum Social Mundial de Bélem. Venez nous voir sur Flikr…

IMG_0212, originally uploaded by Unialter.

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Repas brésilien

Par Germain Schmid

 Le campement de la jeunesse est un lieu de rencontre extraordinaire. Je me retrouve à manger avec des brésiliens, dont 3  parlent un anglais approximatif dont tout français serait presque fier. J’apprend, entre 2 gorgées de l’alcool local, la grande différence entre brésiliens du nord et du sud : selon eux, ceux du nord pensent avec leur tête, ceux du sud avec leur sexe. J’apprend surtout que cela peut ne pas être péjoratif. Les brésiliens sont des personnes d’une gentillesse rare. Ici, on est accueilli avant d’etre arrivé, aidé avant même d’avoir un problème.

06

03 2009

« Le Forum social mondial est important mais insuffisant »

Sur « Basta ! » J. P. Stedile, leader du Mouvement des sans terre (MST) au Brésil, dresse son bilan du FSM 2009. Ça se passe par ici.

02

03 2009

Belém 2009: Indigenizing the Global at the World Social Forum

By Janet Conway

The 2009 World Social Forum took place January 27 to February 1 in the equatorial city of Belém do Pará. It was the fifth time the world event took place in Brazil, but the first time outside the southern city of Porto Alegre, the homeplace of the World Social Forum. As with the earlier events, Belém attracted hordes of participants— 130,000 of them from 142 countries but well over ninety percent of whom were Brazilian, many of them from Pará and neighbouring states in the Brazilian North. Read the rest of this entry →

Belém, ville qui sent bon pendant une semaine

Par Germain Schmid

 

Belém, 30 janvier 2009

Le hasard m’a abrité d’une des nombreuses averses torentielles de Belém sous une bache avec Cibele.

Cibele est avocate dans la région de Belém. Elle me raconte que depuis quelques mois, Belém traverse une vague de violence avec des vols et agressions de plus en plus graves et 3 meurtres récents. Le gouvernement a nettoyé la ville pour le FSM et le nombre de policiers a été augmenté de façon très importante. Effectivement, on en voit partout et la ville semble calme, pour le plus grand plaisir de Cibele. Elle attend beaucoup du FSM pour Belém, pour trouver des solutions concrètes pour lutter contre la violence locale. En dehors de ces problèmes d’insécurité, Belém est une ville charmante avec un vieux centre colonial plante de manguiers, au bord d’un bras de l’Amazone …

05

02 2009

“Biem-vindo a Belém!”

29 January 2009 – “Bem-vindo a Belém!”
By Laura Stefanelli

These are the first words that I’ve heard here in Belém. My second day at the WSF started at 6h20 am, because of the sun and humid temperature. But there are already people out. I have the feeling that this WSF is much for Brazilians themselves and marginalized peoples. Brazilians from all over the country are here with their messages and their hope to discover their own country. Indigenous and marginalized peoples alone or accompanied are here to convey their messages and their hopes. At the same time, local folks of Belem’s City have discovered ways to sell anything from Para State.
With the mixture of skin colours, I sometime feel like a ‘white minority’. How encouraging and energizing to see enthusiasm spread over the Forum and experiencing different ways of expressing new ideas.
“Adelante: um autro mundo é possivel!”

29

01 2009

Le calme avant la tempête : Belém se prépare au FSM entre enthousiasme et scepticisme

PAR MAUDE DERÔME

Étudiante à la maîtrise à l’Université d’Ottawa

15 janvier 2008

Je vous envoie quelques premières nouvelles de Belém…

Porte de l’Amazonie, Belém est pourtant bien loin d’une ville de la
jungle…Définitivement urbaine, populaire, l’infinie mouvance des rues du
centre étourdit le nouvel arrivant, qui court se rafraîchir d’une agua de
coco annoncée à coup de puissants poumons chaque coin de rue. D’un
quartier à l’autre, ces rues, traversées, ruelles et boulevards, changent de
tête, d’ambiance…Depuis la rêverie du centre historique aux édifices
délabrés d’allure de la Havane, c’est le mercantilisme détonnant du
quartier Comercio qui étonne ! Du sous-vêtement frivole au Hamburger
américain, en passant par les gadgets plastiques bien chinois et
taiwanais, on trouve de tout dans les rues de Belém. En poursuivant la
marche infatigablement vers l’ouest, on déboule alors en pleine névralgie
belimoise: le marché Ver-O-Peso et son incontournable marché de poissons
(surtout vers 3h du matin quand les pêcheurs étalent leurs milliers de
prises odorantes aux regards négociateurs des restaurateurs et
hôtelliers), et puis le port, avec ses énormes bateaux noyés sous toutes
leurs marchandises.

Mais voilà qu’en janvier 2009, Belém se transforme et les Bélimois aussi.
À l’approche du forum, on nettoie les rues, on réforme les écoles qui
accueilleront les participants, on repeint les agences touristiques
improvisées. Les hôtels affichent complet, les lignes téléphoniques
surchauffent, les chapiteaux sont montés à grand fracas de métal. Et pour
ceux qui voudraient oublier la venue du forum, il leur faudra éviter les
grandes artères commerciales « nettoyées » des petits vendeurs relégués en
périphérie, et ne pas prendre le taxi, avec leurs chauffeurs fraîchement
sortis des cours intensifs de tourisme international, prêts à étaler tout
leur savoir pour un bon pourboire…Il leur faudra aussi éviter de
discuter avec ceux dans les rues et dans les petits bars, qui rappellent
avec désillusion que le forum prévoit produire plus de 50 tonnes de
déchets dans une ville qui dispose d’un système de collecte plus que
déficient. Mais rassurons-nous, tout sera envoyé au dépotoir local sur
lequel vivent déjà de trop nombreuses familles, qui  se

réjouiront certainement de telles offrandes, non ? Au fond, ce sera une oeuvre humanitaire de plus… même chose pour la garde militaire dépéchée
sur les lieux pour assurer « la sécurité des étrangers » alors que la ville
ne sait plus que faire de toutes les violences quotidiennes que renferment
ses murs, mais celles-ci ne touchent que les locaux bien sûr…

Je suis ici terriblement cynique, mais je ne fais que rapporter le ton
rapidement perceptible dans les petits quartiers. Rassurons-nous, le forum
attire également son lot d’enthousiasme, particulièrement chez les
étudiants, les églises, et les petits vendeurs d’artisanat !

Sur les sites du forum, les deux universités principales de la ville,
l’organisation va bon train. Situés dans la verdure, les lieux sont
agréables (notamment pour le campement de la jeunesse) et les
installations en pleine élaboration. Les transports sont des plus faciles
(peut-être deviendront-ils de véritables cauchemars avec l’affluence
prévue mais enfin) entre l’aéroport et le centre, le centre et les lieux
du forums, et entre les deux lieux du forum même. Je tente de m’informer
concernant le mode de distribution d’eau etc, mais s’il y en a qui ont la

fibre ecologique, sachez que vous vous retrouverez ici en terre de plastique ! Les rivieres debordent de rebus de bouteilles, petits verres, sacs et emballages de toute sorte,  une gourde (ou la réutilisation de la même bouteille) est on ne peut plus appropriée !

Arrivons donc au forum pleins d’enthousiasme, gagnés de l’effervescence
que l’on sent ici monter tranquillement, mais en gardant toujours en tête
que nous sommes au Brésil, dans un état qui plus est fort inégal, dans une
ville dont certains habitants ne perçoivent des sauveurs altermondialistes
que la cause et non la solution à leurs maux (combien de fois par jour
j’entends des « ça va être encore du blablabla et tout l’argent qui est mis
pour parler, pourquoi ils le mettent pas pour que le pays soit vraiment
changé »), ou encore un attrait mercantile bien apprécié…

22

01 2009