LE PNUD ET SON DEVELOPPEMENT

Par Benjamin Faillard

À la fin des années 60, alors que le monde connaît de nombreuses crises, le développement participatif devient une solution de plus en plus inévitable pour régler les maux de la société. Durant cette période, qui a vu de nouveaux enjeux s’installer sur les devants de la scène internationale, comme le développement durable ou les genres, il a semblé que le développement qui a été mis en place par la théorie de la modernisation, durant le début des années 60, a commencé à s’essouffler. Pour contrer cela, un grand nombre de théorie ont vu le jour pour « sauver le développement par le réformisme »1.Le 1er janvier 1966, le Programme des Nations Unies pour le Développement est créé pour intensifier l’élargissement « du champ des programmes d’assistance techniques pour le développement »2 . Alors que ce programme s’installe depuis de longues années pour la promotion du développement, grâce à son aide et ses conseils3, il peut être intéressant de se questionner à son sujet pour davantage comprendre son utilité. Tout d’abord, on peut se demander qu’est-ce qui a motivé la mise en place du PNUD ? Ensuite, on peut également s’interroger sur les objectifs actuels de cette organisation.

Le PNUD est une pure création de l’ONU durant le milieu des années 60. En effet, au début du mois de janvier 1966, le Programme Élargi d’Assistance Technique et le Fonds Spécial des Nations Unies fusionnent pour devenir le PNUD. Pourtant, durant les cinq premières années d’existence de ce nouveau programme, les deux entités continuent d’agir séparément4. À la suite de cela, le PNUD s’est développé et il est devenu à l’heure actuelle, le plus grand fournisseur d’aide au développement des Nations unies5.

À peu près au même moment que la création du PNUD, le rapport « What now ? » produit par un groupe de réflexion norvégien (la fondation Dag Hammarskjöld), vient pointer le bout se son nez dans le domaine du développement et ses théories. Cette théorie voit le jour en 1975 et son principal postulat et de proposer un « autre développement », car les auteurs de ce texte pensent que le développement n’est pas le synonyme exclusif de la croissance économique. En effet, ils considèrent qu’il faut prendre beaucoup de choses en compte pour avoir un bon développement. Ils parlent pour la première fois d’écologie, adressent des besoins essentiels pour le développement des individus, et surtout ils notent que l’aide internationale doit être ciblée sur des secteurs particuliers6. Cette vision du développement se rapproche beaucoup de la vision du PNUD. Effectivement, ce programme a pris en considération au début des années 70 qu’un autre développement s’imposait et qu’il fallait avant tout combattre la pauvreté et préserver la stabilité, le tout en fournissant une assistance technique ciblée7.

Actuellement, Le PNUD est présent dans 166 pays et comme cette organisation est avant tout un programme de terrain, 85% de son personnel est basé dans les pays qu’elle aide8. Si cet aspect du terrain est important, c’est parce que cette organisation a compris dès son origine, l’importance de l’établissement de « programme par pays »9.

Les objectifs actuels du PNUD reposent sur des ressources, qui se doivent d’être importantes. Les ressources de ce programme sont fondées sur des contributions volontaires qui sont variables et instables, mais il est important de souligner que dès le départ, depuis 1966, les pays qui reçoivent l’assistance du PNUD contribuent, souvent de façon généreuse, aux ressources totales du programme10. Pour mener à bien ses actions, le PNUD coordonne ses activités avec d’autres affectations et d’autres programmes des Nations unies, ainsi que d’autres institutions financières internationales, tel que la Banque Mondiale ou encore le Fonds Monétaire International. Ceci est dans le but que les ressources qui sont nécessaires au développement mondial aient le plus grand impact possible à l’échelle planétaire. Il est également important de noter que 90% des ressources de bases du PNUD, sont distribuées dans 66 pays à faible revenu où vivent 90% des gens les plus pauvres du monde11.

Pour combattre la pauvreté et préserver la stabilité, le PNUD a défini des axes d’actions. Le premier d’entre eux est la promotion de la gouvernance démocratique pour favoriser la participation de la population et pour rendre les institutions démocratiques plus responsables. Les autres champs d’action du PNUD consistent à réduire la pauvreté sur l’ensemble de la planète, prévenir les crises, aider la gestion durable des ressources, à savoir l’environnement et l’énergie, empêcher la propagation du VIH/Sida et encourager l’émancipation des femmes. En un mot, le PNUD veut promouvoir le développement humain12. Pour aider ce développement et ce combat, l’ONU et ses États membres ont mis en place en 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement13.

Il est vrai que les objectifs du PNUD ne se distinguent pas trop de ceux qui appartiennent à d’autres programmes ou d’autres institutions, mais ce qui distingue le PNUD de tout le reste, c’est qu’il est le principal programme des Nations unies pour le développement.

Le bilan actuel qui peut être fait à propos du PNUD est un peu mitigé. Effectivement, ce programme tente depuis de longues années de résoudre les problèmes du développement humain, mais pourtant il n’y a pas de résultat satisfaisant. En effet, la pauvreté s’est intensifiée depuis les années 70 et la fin des conflits et des violences n’est toujours pas d’actualité. Comme le soulignent Patrice Blaque-Belair et Jacques Loup, le PNUD n’est pas arrivé dans sa « politique opérationnelle à traduire ses idées dans des actions vraiment novatrices au niveau des pays »14. De plus, il est presque impossible de déterminer l’impact précis que l’assistance du PNUD a pu avoir sur le développement économique de chaque pays sous-développé15.


1 Dominique Caouette, « Introduction », page 7.

2 Patrice Blaque-Belair et Jacques Loup, page 571.

3 Site officiel du Programme des Nations Unies pour le Développement.

4 Paul Hoffman, page 269.

5 Site Sommetjohannesburg.com.

6 Dominique Caouette, « Le tiers-mondisme et le NOEI », page 13.

7 Paul Hoffman, page 272.

8 Site Sommetjohannesburg.com.

9 Patrice Blaque-Belair et Jacques Loup, page 572.

10 Paul Hoffman, page 270.

11 Site Sommetjohannesburg.com.

12 Site officiel du Programme des Nations Unies pour le Développement.

13 Site officiel du Programme des Nations Unies pour le Développement.

14 Patrice Blaque-Belair et Jacques Loup, page 577.

15 Paul Hoffman, page 273.

Bibliographie

– Blaque-Belair, Patrice et Jacques Loup. 1997. « Quel avenir pour le système d’aide des Nations Unies ? ». Tiers-monde 38 (no 151): 569-584.

– Caouette, Dominique. 2010, « Introduction ». Communication, Université de Montréal, Montréal, 7 janvier (texte photocopié).

– Caouette, Dominique. 2010, « Le tiers-mondisme et le NOEI ». Communication, Université de Montréal, Montréal, 28 janvier (texte photocopié).

– Hoffman, Paul. 1971. « Le Programme des Nations Unies pour le Développement ». Tiers-monde 12 (no 46): 267-278.

– Programme des Nations Unies pour le développement, 2010. « Qui sommes nous et ce que nous faisons ». En ligne. http://www.undp.org/french/about/basics.shtml (page consultée le 11 mars 2010).

– Sommetjohannesburg.com, 2010. « Le PNUD ». En ligne. http://www.sommetjohannesburg.org/institutions/frame-pnud.html (page consultée le 18 mars 2010).

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04 2010

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